Marie-Paule RAIBAUD

Je voyage depuis plus de 40 ans. Au départ, le but de ces voyages (qui se faisaient bien souvent en Amérique du Sud), était la recherche de la nouveauté, des couleurs, et de l’originalité pour mes photos. A la base, je suis une grande passionnée de photographies. J’aime capturer l’instant présent, les coutumes et les traditions des populations locales. En 1982, des amis m’ont parlé de la Chine et de ses costumes traditionnels. Après avoir visité les grandes villes chinoises, je me suis intéressée aux différentes ethnies. C’est à partir de 1987 qu’a commencé mon grand amour pour les tissus chinois.

Je voyage le plus souvent seule, et en tant que femme on pourrait penser que c’est dangereux. Au contraire, c’est un réel avantage. Les familles des villages sont souvent plus confiantes et j’obtiens un contact très privilégié avec les habitants. La plupart du temps, mon aventure démarre lorsque je repère le costume que je souhaite acquérir sur un livre. Je commence le déchiffrage des cartes topographiques en Chinois et bien que je parle la langue depuis 15 ans, je suis bien souvent aidée par la population locale. Par la suite mes déplacements se font en bus ou en moto : c’est quelque peu périlleux mais cela donne un goût de chasse au trésor à mes expéditions !

Il y a eu une grosse évolution au sein de ces villages depuis les années 90. Avant, certains accès aux villages étaient bien souvent interdits au public. Aujourd’hui certains hameaux ont construit de grands murs autour de leurs maisons afin de se protéger des afflux touristiques. Pour la majorité, il s’agit bien souvent de peuples très souriants, toujours très honorés de recevoir des étrangers.

Je fais de nombreuses expositions, ma toute première avait été organisée au centre de vaccination de l’institut Pasteur à Lyon en 1987. La prochaine, intitulée « Femmes d’une autre Chine », prendra place à Villard de Lans. J’apprécie particulièrement ces temps privilégiés avec mes visiteurs et j’aime raconter chaque histoire qui entoure mes costumes. Un projet serait sûrement à venir au centre-ville de Saint-bonnet afin d’organiser une exposition de cette même collection.

Oui, en novembre 2018. Mais c’est fois-ci je vais simplement accompagner un groupe de voyage organisé. C’est toujours un réel plaisir pour moi d’y retourner même après 40 ans. La Chine des minorités, ce sont 56 ethnies d’une ouverture d’esprit incroyable avec qui j’aime rester en contact. Nous échangeons bien souvent nos adresses postales, afin que je puisse leur renvoyer des matériaux ou simplement des photographies prises durant ma visite. Encore aujourd’hui, je refuse de photographier une personne avec qui je n’aurais pas pris le temps de faire connaissance : c’est une forme de respect que je m’impose depuis mes premiers voyages.