Mylana MALSERT

Je suis la fondatrice et directrice artistique de la compagnie NSA située 6 Avenue Benoît Frachon à Villefontaine. Passionnée par le dancehall (l’enfant terrible du raggae), j’ai souhaité faire connaître cet art en France et notamment dans mon QG à Villefontaine avec ma famille artistique.

Depuis toute petite, je souhaitais devenir une grande chorégraphe. J’ai commencé avec du modern'Jazz puis du classique au Studio Harmonic à Paris. Très vite, j’ai eu envie de découvrir le dancehall, qui m’a tout de suite plu. Pour en apprendre davantage, je suis allée à Paris, en Suisse et en Jamaïque afin de suivre une formation de dancehall à l’âge de 20 ans. J’ai connu des difficultés à m’intégrer et m’implanter dans ce milieu culturellement très masculin. Pour être reconnue et m’implanter plus facilement, j’ai entretenu un rapport étroit avec des danseurs jamaïcains avec qui j’ai créé des liens forts à travers un réel partage et de nombreux voyages, seule ou avec mes danseurs. Mon travail est validé en Jamaïque afin de prouver que nous sommes là pour leur culture et qu’on ne dénature pas leur danse. Depuis 2009, je me rends en Jamaïque tous les ans pour travailler avec des artistes locaux et nationaux. Et en 2015, je suis devenue la chorégraphe de Tommy Lee Sparta qui est numéro 2 en dancehall (clip, tour en Europe...) qui est déjà venu à Villefontaine pour collaborer avec nous. Je suis régulièrement appelée pour participer à des stages et workshops à l’international. Une fierté pour moi !

L’académie NSA a vu le jour en 2013 après des années de travail et de recherches. J’ai acheté cette année-là le bâtiment d’un ancien centre auto/moto pour pouvoir créer mon propre centre de formation, spécialisé en dancehall et culture jamaïcaine. Mon centre a ensuite été agréé par le ministère des sports et de la culture en 2014. Grâce à ce projet, plusieurs projets sont nés avec des chanteurs par exemple Posh Morris, mais aussi mon chanteur préféré Tommy Lee Sparta, avec des danseurs, des marques et même un des hôtels (Hilton à Lyon).

Mon centre de formation a pour but de former tout les publics au dancehall, dès l’éveil (4 ans). Il n’y a pas d’âge pour apprendre le dancehall. Les parents et les grands-parents peuvent venir avec leurs enfants ou petits enfants s’amuser et apprendre avec nous ! Dans un premier temps, il y a l’apprentissage de la culture dancehall en mode loisirs, c’est-à-dire avec une ambiance fun, des cours de patois sur la langue jamaïcaine, les bases en danse et un spectacle de fin d’année.

Nous proposons des ateliers chorégraphiques pour les enfants, ados et adultes qui veulent en savoir plus. Il y a aussi une compétition par an, sur plateau. Pour finir, il y a la partie danseur pro et sport-études réservée à des personnes en formation de 15h à 25h par semaine. Pour le sport-études, nous sommes en partenariat avec l’école Christophe Colomb (GS18) aux Fougères et maintenant avec le collège René Cassin. Nous avons Orlan qui a réalisé 3 ans de sport-études avec moi et qui a gagné les championnats du monde catégorie moins de 14 ans et ramené la coupe en Russie (numéro 1). Il y a donc un réel suivi et un objectif bien précis lors de nos formations. Il y a aussi un accord avec le lycée Léonard de Vinci pour que les élèves quittent plus tôt leurs cours afin d’étudier le dance hall. Nous visons le niveau le plus haut à chaque fois. Mon mari Tristan Celle a gagné plusieurs prix en Italie et a été classé en Russie, au Portugal et en Jamaïque. Arrivé à l’âge de 15 ans pour suivre sa formation et devenir chorégraphe, c’est le premier et plus grand technicien que j'ai formé. Il est aussi dans le top 5 mondial en catégorie bigleeg (plus haute). Je suis également dans le TOP 5 mondial en battle, numéro 1 en Italie et dans le top 3 en Russie. Pour y arriver, il faut être déterminé et s'entraîner un maximum.

Non, pas du tout. J’ai vraiment envie de garder ma base artistique dans ma ville et de la développer au maximum. On m’a déjà proposé des projets en Jamaïque avec VIP, d’ouvrir un centre de formation mais c’est assez compliqué. Le fait d’ouvrir plein de centres ne me permet pas d’avoir la mainmise dessus et l’ADN selon moi n’est plus le même. Actuellement, je forme tous mes assistants moi-même, ce qui me permet de les suivre et que l’on soit tous ensemble. Je préfère me concentrer à 100% sur mon projet à Villefontaine et sur la grande famille NSA qui ne cesse de s’agrandir chaque jour. Nous sommes très attachés aux petits et aux parents qui pratiquent la dance avec nous. Ce sont des liens très forts, presque familiaux.

J’ai souhaité créer une continuité en ouvrant un deuxième studio. Ce nouveau studio séparé par un mur anti-son et équipée en néon et led permet d’accueillir plus de personnes en intérieur, d’accueillir les parents dans un espace café, de pouvoir faire une salle de mix en plus de la salle de cours, de faire transiter toutes les formations dans cette salle (battle, mix, culture et autres répétitions...). Nous avons pu ajouter des cours avec la deuxième, salle, un avantage en cette période particulière.

Malheureusement, nous avons eu un chiffre d’affaires lamentable cette année et sommes déficitaires... Suite à de nombreux spectacles annulés liés à la crise sanitaire du COVID-19, nous avons perdu entre 20 et 30 mille euros ! Pour mon premier projet de studio, la banque m'a accordé un crédit de 100 000€ que je dois encore rembourser. On m’a ensuite refusé un crédit pour ce second studio... mais malgré tout je ne m’arrête pas là. « Ce qui ne tue pas rend plus fort ». Ces épreuves m’ont permis de voir plus loin et plus grand pour notre belle famille artistique à Villefontaine.

Oui, effectivement nous avons un projet en lien avec les scènes de la CAPI, le vellein à Villefontaine. Créé en 2019, "Amanishakhéto" est un spectacle de 70 minutes retraçant l'histoire des « Candaces » (reines - guerrières oubliées) de Nubie, actuel Soudan. Amanishakhéto était une matriarche de guerriers à l’époque des pharaons noirs. Les reines Candaces furent de véritables chefs des armées jouissant d'une forme de liberté égale à celle de l'homme. Ce projet est né avec l’envie pour moi de transmettre un message fort pour les femmes et pour l'histoire des tribus tout en partageant ma passion pour le dancehall et pour la culture jamaïcaine. Nos spectacles sont tous liés autour d’une histoire et organisés autour d'un thème. Cependant, cela n'a pas été facile pour moi. Le dancehall n’est pas encore un art très apprécié en France. Pour être accepté, il faut montrer un peu de contemporain, du moderne ou du classique dans l'art du dancehall, ce que je ne souhaite pas. J'aimerais que le dancehall soit totalement accepté à sa juste valeur sans apporter des pas ou des moments plus classiques… Venir nous voir en spectacle, c’est aussi s’éduquer. Malheureusement cette année, le spectacle a été annulé en raison de la crise sanitaire. Ce n'est que partie remise. Le confinement m'a permis d’avancer différemment et d'avoir envie d'agrandir mon projet. Le deuxième studio inauguré le samedi 12 septembre 2020 n'est que le début d'un grand projet. Mon souhait serait d'ouvrir une vraie salle de classe mais aussi de créer un énorme projet avec des échanges culturels internationaux. Maybe soon ! (peut-être bientôt)

Oui bien sûr, vous pouvez visionner nos différentes prestations grâce aux liens suivants :
⚫ Tournage à l’académie NSA avec le célèbre danseur jamaïcain Chin : https://youtu.be/mvtv5EGNZEo
⚫ La compagnie NSA sur scène : https://youtu.be/a8rp9m4a-NM Mylana et son assistante Bagdad : https://youtu.be/dK--poh8em8 ⚫ Mylana, devenue la chorégraphe de son chanteur favori Tommy Lee Sparta : https://youtu.be/WFYpcgF3YkE ⚫ Une des nombreuses productions de Mylana pour Tommy « Dark Cloud » : https://youtu.be/tdl0_5hgy2I