Entretien avec Patrick Nicole-Williams, maire de Villefontaine
Quelle est la situation Monsieur le Maire ?
Nos finances sont toujours contraintes, toutefois elles sont saines, la présentation effectuée lors du conseil municipal le 8 avril dernier l’a démontré.
C’est-à-dire ?
Malgré une forte inflation de plus de 7.7% et les mesures gouvernementales de valorisation de salaire des agents territoriaux qui impactent directement nos dépenses de fonctionnement, nous avons clôt l’exercice budgétaire 2023 avec un taux d’épargne de 16% sur les dépenses réelles de fonctionnement. Les finances d’une collectivité sont réputées saines dès lors que ce taux est de 10%. C’est le signe d’une bonne gestion. Mais attention, finances saines ne veut pas dire commune riche. Raison pour laquelle il nous faut toujours être rigoureux dans la gestion de la ville.
Le challenge est de rendre aux villards les services publics attendus tout en maitrisant notre masse salariale, l’ensemble des coûts liés à l’exploitation, la mise à disposition, et l’entretien des équipements publics.
Comme partout ; ces charges sont en forte hausse depuis deux ans, or notre ville est très dépendante des financements de l’Etat et d’autres collectivités qui sont de plus en plus aléatoires.
Ce que l’Etat donne d’une main, il le reprend souvent de l’autre.
Que voulez-vous dire ?
Un exemple : Quand l’Etat vous dit que vous ne payerez plus de taxe d’habitation, et qu’il va compenser les communes à due concurrence, que croyez-vous qu’il se passe ?
Et bien, l’Etat compense ?
Oui, mais pas à l’euro près comme il le dit. Parce que par de multiples artifices cette compensation est gelée, c’est-à-dire qu’elle n’évolue plus. Pour la collectivité c’est une perte de recettes.
Un autre exemple : L’Etat décide d’augmenter le point d’indice des fonctionnaires, ce qui est légitime, mais à la différence de l’Etat qui peut avoir un déficit budgétaire, une ville n’en a pas le droit, et il nous faut absorber immédiatement cette charge supplémentaire. Comme nombres de communes, nous avons dû nous résoudre à toucher à la fiscalité. De plus le gouvernement a annoncé récemment la mise à contribution financière des collectivités territoriales au redressement, des comptes publics. Ce à quoi nous nous opposons !
Cela sous-entend-t’il moins d’investissements ?
Non, au contraire, nous menons une politique d’investissement ambitieuse et dynamique !
Le montant de l’investissement prévu sur l’exercice 2024 est de 10,6 millions d’euros qui permettra de financer, la rénovation des groupes scolaires Buisson Rond et Pasteur, les espaces fraicheurs dans les écoles, le parking du centre-ville, la mise en accessibilité des bâtiments, la nouvelle toiture de la salle Coignard , la modernisation de la signalétique de la ville, la rénovation énergétique de l’Hotel de Ville, fin de la rénovation du village etc.
Avec la mise en place d’un Plan Pluriannuel d’Investissement, nous planifions nos dépenses d’investissement sur plusieurs années. Cette année nous lançons les études pour la réfection du gymnase Anquetil, la transformation du stade Carpentier par exemple…
Et pour nos associations ?
Nous avons 300 associations !
Vous le savez, mettre à disposition gracieusement un gymnase ou une salle, à un coût. Il y a bien des charges à payer, sans parler de l’entretien ou de l’amélioration des équipements.
Avec la hausse des charges cela coûte toujours plus cher à la ville.
Imaginez que les charges d’eau et électricité des locaux mis à disposition des associations à augmenté de 99% en 2023 comparé à 2022.
Est-ce que l’on ferme les gymnases, est-ce que nous limitons leurs accès ?
La réponse est non vous le savez bien. Au contraire, nous essayons de répondre à des demandes toujours croissantes.
Le soutien financier à notre monde associatif valorisé est en hausse de 39 000 € par rapport à 2022.
C’est un fait, nous répondons présent. Mes adjoints Nadiège Gusto et Rachid Meslem sont vigilants.
En conclusion, quelles sont les solutions ?
Il faut pour l’avenir que nous augmentions nos recettes, et celles-ci passent par une meilleure attractivité de la ville.
La refonte du centre-ville va dans ce sens, la construction de logements privés également
les projets de rénovation de nos groupes scolaires et plus largement de nos équipements aussi .
Villefontaine est située aux portes de Lyon, et offre de nombreux atouts. Nous avons des pistes cyclables, des étangs, des espaces verts, un PLU contraint, nous bénéficions d’un réseau routier et autoroutier extrêmement bien situé géographiquement, des avantages énormes qu’il nous faut exploiter. La collectivité doit se montrer innovante.
Pour élargir demain l’assiette de l’imposition, il faut attirer de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises, ainsi que des commerces et des services.
C’est ce à quoi nous travaillons quotidiennement.
Budget de fonctionnement : 33 989 717 €
Budget d'investissement : 19 421 070 €
Les principaux
investissements 2024
Les travaux de réhabilitation énergétique de l’Hôtel de ville (4,8 m€), la rénovation des écoles dans le cadre du schéma directeur (2,3 m€), la mise en conformité ADAP des bâtiments (1,1 m€), les études du nouvel Hôtel de police (612 k€), la finalisation des travaux du village (606 k€), l’entretien des équipements sportifs (596 k€) et le pôle des solidarités, la toiture de la salle coignard, le budget participatif, l’entretien de l’ensemble du patrimoine bâti, la vidéoprotection, les aides aux commerçants…
Évolution du PPI
Nous avons évalué notre capacité d’investissement à 36 millions d’euros dans les premiers mois qui ont suivi les élections municipales. Puis, nous avons modernisé le pilotage financier de notre commune en la dotant d’un vrai plan pluriannuel d’investissements, nous démarquant ainsi des autres collectivités. Cela nous a
permis de réévaluer notre capacité d’investissement sur la période 2021-2026. Dans un premier temps à 46 M€ puis à 61,6 M€ en l’enrichissant de nouvelles opérations structurantes pour la commune. 27,1 M€ ont déjà été engagés sur la période 2020-2023 et nos réalisations continueront jusqu’à la fin du mandat.